mardi 29 décembre 2009

"Désir ivre"

ARTS INVISIBLES

« Toi qui chantes toutes mes morts,
Toi qui chantes ce que tu ne livres pas
au sommeil du temps,
décris-moi la maison vide,
parle-moi de ces morts habillés de cercueils
qui habitent mon innocence.

Avec toutes mes morts
je me remets à ma mort,
avec des poignées d’enfance,
avec des désirs ivres
qui n’ont pas marché sous le soleil,
et il n’y a pas une parole matinale
qui donne raison à la mort,
et pas un dieu où mourir sans grimaces. »



Alejandra Pizarnik, Les Aventures perdues [Las aventuras perdidas, 1958], Œuvre poétique, Collection Le cabinet de lecture (dirigée par Alberto Manguel), Actes Sud, 2005, p. 48.

Paru dans le blog Terres de femmes

3 commentaires:

  1. Quelle mort? De quoi tu parles, je voulais t'inviter à une soirée!

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  2. La mort de la poétesse, elle s'est suicidée à 36 ans !
    Je ne suis pas poétesse, j'accepte l'invitation avec plaisir :)

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  3. Voici un autre poème, du même site :

    « bien qu’il soit tard, qu’il soit nuit
    et que tu ne puisses pas.
    Chante comme si rien ne se passait.
    Rien ne se passe. »

    Je demande le silence - Alejandra Pizarnik

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